dimanche 15 juin 2008

Monter, toujours plus haut...

Mais dans quel but ?
L'Homme a en lui une pulsion qui le pousse à vouloir surpasser.
Quand ce n'est pas lui-même, c'est bien souvent les autres. Être meilleur qu'untel, plus ceci que tel autre, avoir plus de cela.

La compétition est ce qui pousse les gens à se surpasser. S'améliorer pour ne pas rester à la traîne, s'améliorer pour être en avance... Se surpasser pour être mieux équipé face à la vie. Vu comme ça cela semble raisonnable. Pourtant, n'est-ce pas un vice, somme toute ?

Se surpasser soi-même, pour se prouver qu'on est meilleur face à des éléments naturels ? Meilleur que soi-même, cela ne fait aucun doute. Je ne suis pas du genre à vouloir me comparer aux autres, voyons, c'est ridicule. Les autres sont ce qu'ils sont, je veux juste pouvoir évoluer.

Vraiment ? Pourquoi alors dans ce cas se sentir faible, être dégoûté, lorsqu'on se retrouve à la traîne, que tous les autres nous ont surclassé ? Lorsque dans un tournoi on termine dernier, lorsqu'en cours on se retrouve avec la pire note ?

"Non mais c'est pas par rapport aux autres, je suis juste deg d'avoir planté mon interro !"
Que tu dis mon gars. Car malgré tout, si un autre type s'était tappé moins que toi, t'aurais été bien content. T'aurais pu dire "Oui j'ai foiré, mais y'a eu pire que moi"

C'est beau la compétition n'est-ce pas ? Vu sous cet angle... Pourtant c'est ça. Vouloir les meilleurs notes. Les meilleures appréciations. Faire le modeste, se dire qu'en fait c'est vraiment pas important. Et pourtant, si jamais ça nous échappe, on se sent frustré. Un peu mal dans sa peau. Comme si on était pris en faute.

Mais merde ! Arrêtez avec cette société élitiste qui élève les vainqueurs au rang de modèles, et ravale les perdants au rang d'erreurs. Est-ce ainsi que va le monde ? Une seule vérité subsiste. Celle des vainqueurs. Les vaincus sombrent dans l'oubli ou dans la dérision cautionnée.

Cautionnée par des pitres en cravate, riches, puissants, enviés par je ne sais combien de la population, même si elle ne se l'avoue pas en ces mots. "Ah si j'étais payé comme le ministre Untel !"
Des pitres sur qui on porte des regards désabusés, faux, illusoires. On croit que la libre information fonctionne. "Oh t'as vu Bidule ? Ce qu'il a sorti dans une interview, fallait le faire ! Si c'est tout ce qu'il sait faire, mettez-moi à sa place !"

Est-ce là toute la contrepartie ? Ne pas flancher, ne pas réagir aux manifestations publiques qui fustigent d'un même cri certaines actions discutables. La libre expression qu'ils disent. Se prêter à un jeu, une comédie où pour un instant notre personnage va se retrouver ridicule, sous le feu des critiques. Et puis on en oublie de se poser les vraies questions. Tout est si bien orchestré. Ce n'est plus un lapsus, c'est un vaudeville. Tout le monde sait que le but est de faire rire et de descendre le type qui a une grosse tête.

Mais alors, et l'objectivité des informations dans tout ça ?
L'objectivité ? Où ça ? La sélection fait son travail, la manière de présenter, de monter, le choix des images, des plans, de l'ordre, des commentaires... Facile de faire partir dans une direction ou une autre. Ben oui c'est leur métier.

Ici en France on présente les infos. En Amérique pour une fois ils sont plus transparents : là-bas on fabrique les news. Les médias l'avouent eux-même. Leur but, ce n'est pas d'être un observateur objectif. Leur but c'est d'engranger le pognon, comme tout un chacun est invité à le faire sur cette pauvre planète.

Parce que c'est comme ça que notre société marche. Bouffer les autres pour ne pas se faire bouffer. Triste image d'un homme qui se dit évolué.

Alors après, on se dit qu'on veut simplement se surpasser. Pourtant c'est la note de la voisine qu'on regarde en premier. Pas ses beaux yeux.

Comme quoi la société ça rend con.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je suis d'accord avec ta dernière phrase onii san. Mais hélas l'homme ne peut pas vivre sans la société. C'est bien là le probleme...