lundi 30 juin 2008

Las Vegas Parano

La fascinante mutation en loques dérivant dans un océan psychédélique de deux pauvres types défoncés à tout ce qui leur passe par la main. Quand se transformer en bête permet d'oublier la triste condition humaine le temps d'une dose. Montée en puissance exponentielle vers une avenir apocalyptique à retardement. Une bombe tout à fait unique, un cocktail fou furieux que même Lucifer bannit naguère des entrailles de la terre.

Voilà ce qui attend nos deux compères. Une odyssée fantasque et inutile vers le fin fond d'abysses insondables qui dépassent de loin tout espoir de compréhension humaine. Peut-être cela vaut-il mieux. Pour eux ? Ou pour nous ?

Ce délice visuel patiné par le temps s'empare du spectateur pour le plonger dans un tourbillon coloré aux délires débordant de l'écran jusque sur les chaussures. De nouvelles ramifications sensorielles semblent nous être greffées tandis que l'on suit les péripéties éminement inutiles de ces deux quidams. Sous nos yeux ébahis s'étale une décadence démentielle, la folie sourdant de chacun des actes de ce trésor visuel et sonore sortant tout droit du cerveau en bouilli d'un raton-laveur narcoleptique.

Grisant, entraînant, démentiel, gigantesque, énorme. Ce film a de quoi vous faire passer un bon moment. Tant que vous ne vous prenez pas la tête à tenter de percer les mystères ésotériques qui se cachent sous la surface trouble !

En une phrase, l'existence de ce film peut se résumer ainsi :

"Trop bizarre pour vivre.
Et trop rare pour mourir."

Une jolie citation qui serait également valable pour beaucoup de monde un peu partout !
Que la Folie soit avec vous !

Une petite vidéo pour que vous puissiez vous replonger dans ce monde unique. Attention spoiler !

dimanche 29 juin 2008

Cette Bretagne qui m'appelle

Ah la Bretagne ! Terre lointaine, pour moi du haut de mes hautes montagnes et collines.

Seulement par deux fois j'ai foulé son herbe, par deux fois seulement j'ai respiré son air iodé. Mais je sais que mes pas m'y ramèneront encore. Un peu comme si dans mon sang un certain héritage celtique me guide vers ces terres qui me font rêver, et dont l'atmospère m'enchante.
Bretagne, Ecosse, Irlande... Scandinavie... Autant de lieux que je ressens au fond de moi.

Cette Bretagne qui m'appelle. Belle endormie sous le soleil couchant, pleine de promesses à l'aube. Sauvage sous le vent furieux, dure sous la tempête. Mais même sous la pluie, elle reste attirante à mes yeux. Ses côtes déchiquetées me font bien plus rêver que des kilomètres de plage de sable fin. J'aime plus que tout voir l'océan en furie se briser en vagues terribles contre les rocs. Et nous, un peu plus haut, de nous abreuver des embruns qu'il nous envoie.

Une bruine rafraîchissante. Et puis dans les narines un parfum de beurre fondu, un goût de sarrasin. Les bulles d'un cidre goûteux. C'est un petit peu mon paradis caché, comme un contrepoint à mon amour de la montagne.

Et puis il ne faut pas oublier la musique celtique. Cette musique dont je me nourris depuis que je suis petit, avant même de savoir marcher. Et parmi tous, les premiers à me donner cet entrain furent les joyeux hères de Tri Yann.

Enjoy

jeudi 26 juin 2008

Jolie (et triste) petite histoire...


... espoir ?

Ce soir je vais vous parler d'un manga animé. Vous bien incertain j'en conviens, mais je ferai avec.
L'histoire se déroule dans un hôpital. Le personnage principal (je n'aime pas le terme de "héros") est un lycéen de 17 ans, hospitalisé pour cause d'hépatite aigüe. Son chemin va croiser, par l'intermédiaire d'une infirmière tyrannique en apparence (mais finalement au grand coeur), celui d'une fille de son âge, gravement malade. Souffrant d'une déficience cardiaque, elle ne sait pas le nombre d'années qui lui restent à vivre.

C'est dans cet univers que va se dérouler une histoire simple et touchante. Qui pour une fois ne verse pas dans l'exagération ou l'exploitation à outrance de clichés, et se centre sur la trame. Courte, il y a en tout et pour tout 6 épisodes. Cela change de la plupart des séries aux innombrables suites.

Le titre de cette découverte heureuse est :
Hanbun no Tsuki ga Noboru Sora

A regarder et à conseiller. Mmm sans doute un animé plus orienté pour les filles. Les insensibles s'abstenir. Il n'y a ni sang, ni combat, ni remue-ménage continuel.

mercredi 25 juin 2008

Envie de changer d'air

Mais l'air ne veut pas de moi. Envie de voyager, de voir de nouvelles contrées, de nouvelles personnes, apprendre à en connaître. Bien, si cela se passe bien. Mais non pourtant. Une lassitude qui me tue. Un dédouanement qui n'attend rien en retour. Une spéculation inique et une envie de tout foutre en l'air. Mais une flemme aigüe qui s'accroche à mes pas, se colle à mes baskets. Je voudrais décoller mais je reste cloué au sol comme un ver de terre.

Une boule qui rêve qu'elle roule mais qui est depuis longtemps cassée en deux. Une coquille de noix échouée qui croit encore en la mer. Un paquebot qui passe dans le ciel avce son cortège de mariées en robe noire. Prince des nuées qui ne m'attire nullement. La faux tranche mais les fils sont inombrables. Le faux ne tranche pas le vrai.

Mais le vrai est dur. Le vrai blesse les yeux et détruit le coeur. Mais seul le vrai peut rendre pleinement heureux, seul le vrai permet le bonheur durable. Paradoxe ? Un de plus, je ne suis plus à ça près. Mes vagabondages dépités n'apportent jamais de réponse nette, seulement des directions qui se recoupent ou s'écartent, et qui transforment petit à petit cette grande toile dans ma tête.

Une fresque mouvante qui n'en finit jamais de recevoir des boulets de canon, et qu'il faut reconstruire. Morceau par morceau. Pièce par pièce. Comme un puzzle. Sauf que l'image que le puzzle construit existe. Ce qui n'est peut-être pas le cas de la mouvance constante qui n'est peut-être que le reflet d'individus dans un miroir abscons.

Ne cherchez plus l'ultime lieu pour se perdre. Il est bien plus proche que vous ne le croyez. Et pourtant vous ne le contemplerez jamais.

mardi 24 juin 2008

Le Rythme dans la Peau

Johnny Clegg. Même vieillissant il dégage autant d'énergie. Il faut vraiment que je le voie au moins une fois en concert avant qu'il prenne sa retraite. Ce type a la musique dans la peau. Alors que son pays est baigné par la peur et la violence, il tente aux cotés d'autres braves de faire s'élever le chant de la paix.

Asimbonanga, un hymne à l'amour entre les peuples, à l'acceptation des différences. Le cri d'un peuple, qui pourtant touche tout le monde. Du moins je l'espère...

Pas de longue dissertation cette fois, Jonnhy Clegg reviendra sans doute marcher à mes côtés avant la fin.



Sans oublier bien entendu Savuka, son dernier groupe en date, et avec qui il a créé ses plus grands chants.

lundi 23 juin 2008

La Voix du Silence

Il faut apprendre à écouter
Encore plus lorsqu'il semble qu'il n'y ait rien à entendre


Un court silence en dit parfois bien plus qu'un long discours
Le silence s'écoute également


"La vie n'est qu'une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, qui ne signifie rien"
Shakespeare

dimanche 22 juin 2008

Les cerfs pillèrent

Aujourd'hui fut une journée particulièrement chargée de... rien. Pas grand-chose de neuf, pas grand-chose à dire. Lever tardif, déjeuner tardif. Donc repas tardif, mais avant ça, nettoyage complet de la chambre, poussière et mavage à grande eau. Pas si grande que ça, les proprios en dessous n'apprécieraient sans doute pas d'être noyés. Le plancher c'est en bois, le plancher ça a des fentes, faut faire attention.

Grand nettoyage d'été donc, fenêtre grandes ouvertes sur une chaleur suffocante. L'air est lourd, vraiment lourd. Et puis d'ailleurs voilà l'orage qui éclate soudainement. Voilà qui va nous rafraîchir. Quoique pas tant que ça, tant que les éclairs tombent il faut fermer la fenêtre ! Alors on crève de chaud. Puis ça se calme, alors on ouvre. Ouf ça rafraîchit un peu enfin ! Du coup on se laisse aller, musique dans les oreilles et...

Sacrebleu ! Il pleut ! En travers, et l'eau rentre par la fenêtre. Qui est ouverte. Un saut rapide et puis c'est fini. Encore un moment à apprécier la chaleur -_-
Moins marrant, j'ai eu la bonne idée de mettre les poubelles dehors. Sûr que ça les ventile et empêche que ça sente dans la maison, mais à présent les sachets sont mouillés. Fichtre !

Bon, petite marche pendant que le linge se fait, les rues presque vides, calmes. Les senteurs des arbres après la pluie. Un peu de sérénité dans ce monde de bruit et de fureur. Et déjà le soir qui referme ses mâchoires sur la ville. Chacun est devant l'écran ou au bar, encore un match de foot. Quoiqu'il arrive, ce soir les klaxons vont retentir, encore une fois.

samedi 21 juin 2008

Auriez-vous l'heure ?

Le temps passe. Les passe-temps ne suffisent plus à combler ces longues bulles vides, qui enflent. Et puis éclatent sans qu'aucune autre saveur ne s'en échappe que les relents sureux d'une nostalgie patinée. Patinée par le temps. Le temps qui gratte aux portes de la vie, qui fomente la rébellion du corps sur l'esprit, le dessèchement des idées par l'oubli. Pas le temps, trop de temps. Temps de chien, tant de chiens. Rien ne vaut plus pour remplir ces scènes d'où la vie s'est écoulé. D'où les souvenirs éculés bruissent comme un rideau qui doucement se déchire avant de tomber en poussière après un dernier éclat flamboyant. Puis plus rien. une carcasse vide qui s'agite dans le vent. La poussière se soulève, la poussette laisse la place à l'enfant qui déjà n'est plus qu'un vieillard sans âge. Les particules frisent dans l'air trop lourd qui détruisent l'idée même de sérénité. La pérennité se réduit à un concept matériel vide de sens. Vide de temps. Le sablier s'est vidé. Vidé de ces poussières grelottantes. Le froid se saisit de l'âme des presque vivants qui ne sont pas encore morts. Le temps qui mord, le temps qui arrache les lambeaux de notre existence. Le temps qui file, le temps qui traîne la longue série des malheurs dans la terre, jusqu'à ce que plus rien ne subsiste que le voile funeste d'un passé idéalisé, contrefait, illusoire. Les souvenirs se parent de sépia et perdent toute teinte blessante. Ah que c'était bien avant, c'était le bon temps. Oh que le temps file vite, aujourd'hui les gens courent trop vite. Mais pourquoi courrent-ils ? Parce qu'ils ont peur de laisser le temps leur échapper. Ils ont peur de vivre. Prendre le temps de vivre c'est perdre le temps de faire plus. Alors ils courent, croyant échapper au monstre avaleur. Mais à la fin ce qui subsiste, ce ne sont pas tant les restes des nombreux souvenirs vécus en quatrième vitesse. Non, en aucun cas. Ce qui résiste à l'outrage du temps, ce sont ces moments volés à l'ogre affamé, qui ne peuvent être vécus qu'en s'y abandonnant. Fuir le temps c'est comme courir dans une nuée de pollen. Aussi vite qu'est la course, elle ne fera qu'accélérer le nuage coloré, qui fera un halo doré à la silhouette éperdue qui se débat en vain. Alors que celui qui laisse le temps au temps d'agir, cristallisera peut-être, parfois, le souvenir. Et l'écrin formé résistera au passage du temps, comme immunisé par son appartenance même au monde de ce béhémoth. Jeunes gens qui me lisez bien improbablement, pensez à prendre le temps d'apprécier l'instant. Courir n'amène à rien. Comme bien souvent, c'est lorsqu'on l'attend le moins que la beauté nous happe, c'est lorsqu'on reste ouvert et capable de laisser le temps s'arrêter qu'on peut vivre. Et stopper quelques secondes l'univers. Comme une bulle qui enfle puis éclate. Comme un coucher de soleil. Comme le rire d'un enfant. Comme le vent frais dans les cheveux. Comme le bruissement des feuilles. Comme la senteur de la terre après la pluie. Comme l'éclair qui zèbre le ciel nocturne. Comme le chant d'un oiseau. Comme l'éclat d'un sourire. Comme la douceur d'une caresse.

Et faites vôtre la philosophie d'Epicure. Profitez de tous les petits bonheurs qui croisent votre route.

jeudi 19 juin 2008

Eternal Sunshine of the Spotless Mind

Hum que dire... Un film original. Beaucoup de gens me l'avaient conseillé d'ailleurs, ils en gardent de très bonnes impressions. J'en avais vu le début en cours d'anglais mais pas la suite (c'est nul de voir que le début -_-).

Alors je l'ai enfin eu sous la main, et j'ai regardé. Forcément le début faisait déjà vu. J'ai eu du mal à m'y mettre vraiment dedans jusqu'à la fin de la première heure. C'est terrible, n'est-ce pas ?
Mais après... J'ai été happé sur la fin. Le rythme s'accélère, il y a un mélange de virtuosité et de malaise qu ne laisse pas insensible.

Quitte à le dire franco, c'est un bon film. Qui fait réfléchir. Le genre de film qu'on n'oublie pas. Tout qui tourne autour d'une histoire somme toute banale. La façon de mettre en relief certains petits détails qui pourtant ne semblent pas importants. Cela le rend plus réel. Comme un fait divers. Un fait d'hiver ?

L'hiver qui recouvre tout. L'oubli. Et pourtant pas l'hiver. Cet oubli n'est pas naturel. Pas normal. Dès le début on sent quelque chose de malsain. On retrouve ici une partie de la réflexion du docteur Frankenstein. L'homme doit-il jouer aux apprentis sorciers ?

Sans doute pas. Il y a certaines limites à ne pas dépasser. C'est mon avis en tout cas.
Le film en reste très troublant. La façon dont la question est traitée, le jeu des couleurs, des paysages, qui se succèdent et reviennent, disparaissent, apparaissent, se disloquent. Tout ça come si notre vie n'était qu'une pièce de théâtre où d'autres pouvaient nous ravaler au rang de figurant qui ne connaît pas son texte.

Troublant donc. Je suis en effet troublé. C'est toutefois un film que je conseille. Lorsqu'on est de bonne humeur toutefois. Ceux qui dépriment, passez votre chemin. Le blues me remonte des entrailles sans que je sache déterminer exactement pourquoi. Blue c'est le mot. Et la couleur qui ressort dans mon esprit de ce film.

Je ne sais plus qui a dit : "L'oubli c'est la mort"

mercredi 18 juin 2008

Un ange... passe

Dans la tête Lolita nie en bloc, dans la tête les mots qui tournent. Voyez vous-mêmes. Et écoutez.



J'y ai goûté. Puis j'ai dégoûté. Plus de silence, lance la première pierre. Rapière à ras. Raz de pièges à rats. Qu'est-ce que t'attends ? La tentation acquièce. Elle navigue au loin sous les cils, à cent lieues de se douter que les silences et la jalousie la guettent. Comme des piques qui se lèvent. L'homme arrive et crève. Le sol se fend de trois sanglots. On apprend à glorifier le sans. Réponds-moi Satan. Répands-toi mon sang. Et puis son doigt décrit dans l'air des étoiles ou bien des éclairs. Qui éclaire le chemin ? Les mains déchirent la terre en vain. Les cris rauques du soir tombent. Les saules glauques d'espoir s'assèchent. La vie s'empart de la parcelle. La scelle et sans scie elle repart. Le pire est à venir. L'empire est avenir. Le sens secret de tes gestes lents aérés, simulacre ou magie futile. Crier famine sur les champs. Cracher farine sur les gens. Prier le père et puis s'enfuir. Puiser la ruine des artères. Déborder d'arcane invisible. Débobiner la vanne des possibles. Rire un bon coup. Courir comme un fou. L'eau du lac rider. Dérider l'homme en vrac. Et si cette bulle pleine de rien voulait se crever enfin.

mardi 17 juin 2008

Struggle for pleasure

Ah Wim Mertens ! Un musicien intéressant. Appartenant à la scène du "classique moderne" (les connaisseurs me reprendront ^^), il crée des musiques répétitives, aux nombreuses couches qui viennent se superposer, et met en scène des interactions intéressantes entre les instruments (selon mon humble avis)

L'instrument qui revient le plus est le piano, dont il joue lui-même il me semble. J'adore cette façon architecturale qu'il a de construire un morceau en imbriquant des mélodies les unes dans les autres, des thèmes autour des autres, des variations au sein des répétitions... Bien entendu, comme souvent chez moi, c'est par périodes, parfois j'écoute et j'en abuse, mais d'autres fois je laisse ça de côté.

Le morceau que je vous mets ici est sans doute le plus célèbre, Struggle for Pleasure. Une reprise vraiment extraordinaire d'un chef d'oeuvre. Je vous laisse apprécier...

En faisant un tour sur son site internet, j'ai été étonné du nombre d'albums qu'il a constitués. Hallucinant ! Bon, à noter que certains contiennent des reprises, mais quand même... Il a dépassé les 50 si je ne me trompe pas !

Edit : en plus il est Belge ! Marrant ça !

lundi 16 juin 2008

Un petit blanc pour chaque jour

Un petit blanc tôt le matin
Pour oublier le lendemain

Un petit jaune en plein midi
Pour faire passer le pain rassi

Une petite bière sous le soleil
Pour faire virer le teint vermeil

Un petit vert au crépuscule
Pour paraître moins minuscule

Un petit rouge sur le toit
Un ptit dernier et on s'en va

Quand on sait plus, un verre de prune
On oubliera l'amertume

Et quand la femme accourt, furieuse
Enfournez-vous un verre de gueuse

Z'en aurez b'soin je vous l'assure
Car à venir est le plus dur



PS : je tiens à signaler que la rédaction de ce poème s'est déroulée sans que l'auteur ne soit sous l'emprise de l'alcool. Dans un état de fatigue avancé, certes, mais rien de bien méchant. La phrase du jour : "Ne vous prenez pas au sérieux !"

dimanche 15 juin 2008

Monter, toujours plus haut...

Mais dans quel but ?
L'Homme a en lui une pulsion qui le pousse à vouloir surpasser.
Quand ce n'est pas lui-même, c'est bien souvent les autres. Être meilleur qu'untel, plus ceci que tel autre, avoir plus de cela.

La compétition est ce qui pousse les gens à se surpasser. S'améliorer pour ne pas rester à la traîne, s'améliorer pour être en avance... Se surpasser pour être mieux équipé face à la vie. Vu comme ça cela semble raisonnable. Pourtant, n'est-ce pas un vice, somme toute ?

Se surpasser soi-même, pour se prouver qu'on est meilleur face à des éléments naturels ? Meilleur que soi-même, cela ne fait aucun doute. Je ne suis pas du genre à vouloir me comparer aux autres, voyons, c'est ridicule. Les autres sont ce qu'ils sont, je veux juste pouvoir évoluer.

Vraiment ? Pourquoi alors dans ce cas se sentir faible, être dégoûté, lorsqu'on se retrouve à la traîne, que tous les autres nous ont surclassé ? Lorsque dans un tournoi on termine dernier, lorsqu'en cours on se retrouve avec la pire note ?

"Non mais c'est pas par rapport aux autres, je suis juste deg d'avoir planté mon interro !"
Que tu dis mon gars. Car malgré tout, si un autre type s'était tappé moins que toi, t'aurais été bien content. T'aurais pu dire "Oui j'ai foiré, mais y'a eu pire que moi"

C'est beau la compétition n'est-ce pas ? Vu sous cet angle... Pourtant c'est ça. Vouloir les meilleurs notes. Les meilleures appréciations. Faire le modeste, se dire qu'en fait c'est vraiment pas important. Et pourtant, si jamais ça nous échappe, on se sent frustré. Un peu mal dans sa peau. Comme si on était pris en faute.

Mais merde ! Arrêtez avec cette société élitiste qui élève les vainqueurs au rang de modèles, et ravale les perdants au rang d'erreurs. Est-ce ainsi que va le monde ? Une seule vérité subsiste. Celle des vainqueurs. Les vaincus sombrent dans l'oubli ou dans la dérision cautionnée.

Cautionnée par des pitres en cravate, riches, puissants, enviés par je ne sais combien de la population, même si elle ne se l'avoue pas en ces mots. "Ah si j'étais payé comme le ministre Untel !"
Des pitres sur qui on porte des regards désabusés, faux, illusoires. On croit que la libre information fonctionne. "Oh t'as vu Bidule ? Ce qu'il a sorti dans une interview, fallait le faire ! Si c'est tout ce qu'il sait faire, mettez-moi à sa place !"

Est-ce là toute la contrepartie ? Ne pas flancher, ne pas réagir aux manifestations publiques qui fustigent d'un même cri certaines actions discutables. La libre expression qu'ils disent. Se prêter à un jeu, une comédie où pour un instant notre personnage va se retrouver ridicule, sous le feu des critiques. Et puis on en oublie de se poser les vraies questions. Tout est si bien orchestré. Ce n'est plus un lapsus, c'est un vaudeville. Tout le monde sait que le but est de faire rire et de descendre le type qui a une grosse tête.

Mais alors, et l'objectivité des informations dans tout ça ?
L'objectivité ? Où ça ? La sélection fait son travail, la manière de présenter, de monter, le choix des images, des plans, de l'ordre, des commentaires... Facile de faire partir dans une direction ou une autre. Ben oui c'est leur métier.

Ici en France on présente les infos. En Amérique pour une fois ils sont plus transparents : là-bas on fabrique les news. Les médias l'avouent eux-même. Leur but, ce n'est pas d'être un observateur objectif. Leur but c'est d'engranger le pognon, comme tout un chacun est invité à le faire sur cette pauvre planète.

Parce que c'est comme ça que notre société marche. Bouffer les autres pour ne pas se faire bouffer. Triste image d'un homme qui se dit évolué.

Alors après, on se dit qu'on veut simplement se surpasser. Pourtant c'est la note de la voisine qu'on regarde en premier. Pas ses beaux yeux.

Comme quoi la société ça rend con.

samedi 14 juin 2008

Grisaille passagère

Il arrive qu'une graine
Perdue dans le bitume
Fende le béton
Et éclate au soleil
En une belle fleur
Qui illumine
La grisaille

Mais je me noie dans le ciment

La dame de la Lande

Glissent mes rêves
Comme des poissons sans écailles
Le fredonnement des pierres
Me chante une complainte ténue
Qui tient, contre vents et marées
Haute et claire, funèbre
Poignante dans sa sincérité désuète
Et quand la dame passe devant moi
Écartant de ses doigts arachnéens mes cheveux givrés
Les tambours s’arrêtent, le sifflement
Aigu cautérise mes tourments
La douleur brûlant la douleur
Elle repart alors, ses grelots
Accompagnant chacun de ses pas assurés
Elle est pourtant aveugle, mais depuis que
Ses orbites creuses se sont posées sur moi
C’est une carcasse vide qui parcourt la lande
S’habillant de brume et hurlant comme un spectre

vendredi 13 juin 2008

De la nécessité de l'inutilité

En écrivant ce titre, il me vient à l'esprit un développement de cette réflexion. Mais cela n'entre pas dans mes projets de le faire rentrer dans cette courte note.

Au ras des pâquerettes

Chacun aura pu noter que les notes sont rangées en catégories. Certaines coulent de source. Je pense à celles dont le sujet est la musique ou les poèmes. D'autres sont plus absconces. Cette section est quelque peu sans queue ni tête, mais ses notes ont comme point commun de n'être pas très développées.

C'est en quelque sorte la catégorie brute dans toute sa splendeur. Un grand chaos gramatical. Des phrases courtes, des idées non torturées par des réflexions poussées. Une sorte de défouloir, je l'avoue.

Et dans la catégorie des citations parfaitement inutiles :

C'est en forgeant qu'on devient forgeron.
C'est en l'aidant qu'on devient laideron.

Je vous avais pourtant prévenus.

jeudi 12 juin 2008

Parce qu'il fallait que j'en parle

Je ne pouvais pas aborder le thème de la musique sans parler de Mike Oldfield.

On peut apprécier ou pas, mais on ne peut nier qu'il est un musicien accompli.
Le nombre d'instruments avec lesquels il joue, la quantité mais également la variété de ses albums...

Passant de la musicalité fantômatique d'un Tubular Bells qui donna ses lettres de noblesse à la bande-son de l'Exorciste à la pop saturant les ondes en son temps d'un Moonlight Shadow ou d'un To France, il sut tracer sa voie (sa voix ? ^^) tout le long de sa vie de compositeur.

Il ne faut pas oublier les trois albums dont je dirais qu'ils constituent le cœur de son œuvre : Ommadawn, Platinum et Amarok. Trois œuvres insolites, grandioses, transcendantes.

Ommadawn à l'atmosphère si intense, vivante, palpitante, qui nous emporte et nous fait virevolter dans un monde magique.

Platinum, et ses rythmes savamment orchestrés, ses transitions enchanteresses, sa diversité.

Amarok, le grain de sable dans la machinerie, insolite, psychédélique.

Mais sa musique ne se réduit pas à ça, comme vous devez l'avoir compris. Elle devient parfois électronique le temps d'un Five Miles Out, solennelle lorsqu'elle plane au rythme des Incantations, celtique lorsqu'il revêt l'habit du Voyager. Et bien d'autres encore.
Et même s'il n'a écrit aucune révolution musicale dernièrement, il continue encore de composer. Plus de 30 ans après, le Maestro est encore là.

Je vous laisse juger de sa magie avec ces extraits d'Ommadawn.







Rien à faire, même après tout ce temps la magie est encore là. On sent qu'il vit sa musique lorsqu'il joue. Les yeux clos, en transe, il nous montre par sa virtuosité combien la musique peut être belle.

Il ne vous reste plus qu'à apprécier. Ou à passer votre chemin.

En doutez-vous encore ?

"Du doute naissent les certitudes"
un homme sage

"Au bout du compte la seule certitude qui subsiste est celle du doute"
un homme plus sage encore

"Sans aucun doute"
un idiot

mercredi 11 juin 2008

Sur le Devant de la Cène

Il est de ces décisions que l'on ne prend pas.
On regarde de loin, on visite les autres. On observe.

Et puis un jour on se met à se dire que ce n'est peut-être pas si mal.
On commence à s'imaginer. On se dit qu'on fabule, mais que ça serait cool.

Alors qu'on n'y croit plus, un élan sorti de nulle part nous arrive d'on ne sait où.
On se lance. On pense mais on ne réfléchit plus.

Oui mais il y a des idées à présent. Comme s'il suffisait d'apporter une citerne pour qu'il se mette à pleuvoir.
Rectification : il y a toujours eu des idées.

Alors pourquoi maintenant ?
Un besoin de faire partager au monde ma vision des choses ?
Un pamphlet contre les idées qui me révulsent ?
Une envie soudaine de me confier à ceux qui passent par là ?
J'ai bien envie de répondre "Qu'en sais-je et qu'importe ?"

L'Homme veut trouver raison à toute chose, nécessité à tout acte, poussée initiale à toute chute.
Le but de ce blog ? Comme une projection illusoire, tremblottante et miroitante, il n'en a pas.

Vous qui poursuivez votre visite céans, abandonnez-vous à la contemplation de l'éphémère et insensée valse des mots. Ne cherchez plus, ouvrez votre esprit et disparaissez. Peut-être alors le chaos ambiant trouvera-t-il un sens. Mais n'espérez pas trop...